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Les allergies alimentaires concernent 2 à 6 % de la population. Les professionnels de santé bénéficient de peu de réponses thérapeutiques, alors que le nombre de consultations pour des symptômes allergiques augmente. Toutefois, une prise en charge symptomatique est possible et savoir appliquer les bons gestes permet d’éviter des manifestations graves comme le choc anaphylactique.
Qu’appelle-t-on une allergie alimentaire ?
L’allergie alimentaire se caractérise par un ensemble de réactions immunitaires anormales déclenchées par l’organisme lors de l’ingestion d’un aliment. Normalement, cet aliment n’est pas nocif pour l’organisme, mais lorsqu’il provoque une allergie, il devient un allergène : on parle alors d’allergie alimentaire.
L’allergie alimentaire est à différencier de l’intolérance alimentaire, qui provoque des symptômes vis-à-vis d’une enzyme.
Les symptômes peuvent être plus ou moins graves, allant de simples démangeaisons à l’œdème de la gorge et donc à l’étouffement.
Le nombre d’allergies ne cesse d’augmenter, conduisant l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à les placer désormais au quatrième rang des maladies chroniques dans le monde. Et cela n’épargne pas les allergies de type alimentaire.
L’augmentation des cas d’allergies alimentaires serait due à plusieurs phénomènes :
Comment reconnaître une allergie alimentaire ?
Les allergies alimentaires entraînent généralement une réaction immédiate et parfois du système immunitaire : gonflement des lèvres, de la langue et de la luette, rougeurs et démangeaisons au niveau de la bouche, nausées, vomissements, coliques et diarrhées, démangeaisons, rougeurs, eczéma, urticaire, maux de tête, asthme, œdème sur les paupières, le visage, la gorge…
Plus le système immunitaire est exposé à l’aliment allergène, plus les symptômes sont graves.
Quels sont les produits pouvant déclencher une allergie alimentaire ?
En fonction des recherches scientifiques les plus récentes, la liste des allergènes identifiés est révisée régulièrement. Outre des aliments, elle comprend des dérivés et additifs alimentaires. La présence de ces substances dans les produits commercialisés est mentionnée sur leurs étiquettes. C’est pourquoi il est important de les lire attentivement en cas d’allergie alimentaire.
Il existe aussi des allergies croisées (allergie alimentaire et respiratoire par exemple) pouvant être déclenchées par deux substances différentes qui contiennent les mêmes éléments allergènes. Par exemple, une personne peut être allergique à la fois au pollen de bouleau et à la pomme.
Les principaux allergènes sont :
Les fruits de mer : les crustacés et les mollusques. Evitez aussi les sauces et les assaisonnements à base de poisson.
Les poissons : les principaux poissons concernés sont le saumon, le thon, le flétan, la truite ou le cabillaud. Les réactions allergiques peuvent être graves et potentiellement mortelles.
Les noix : ces allergies sont fréquentes chez les adultes et peuvent concerner les amandes, les noisettes, les noix de cajou ou de pécan et les pistaches.
Les arachides : elles sont souvent présentes dans les aliments sous forme d’arachides entières, de beurre d’arachide ou d’huile.
Les œufs : les réactions peuvent être déclenchées par les protéines contenues dans le blanc ou le jaune d’œuf. Evitez les aliments contenant des œufs comme les pâtisseries, les crèmes glacées ou les mayonnaises. Cherchez des substituts d’œufs pour cuisiner.
Le lait : les allergies au lait sont souvent confondues avec l’intolérance au lactose mais elles sont différentes. Optez pour des produits laitiers sans lactose ou des substituts végétaux.
Le soja : il est présent dans de nombreux aliments comme le tofu, le lait de soja et les aliments à base de protéines végétales. Evitez les aliments contenant du soja et chercher des substituts comme le lait d’amande ou de riz.
Le blé : on le trouve dans de nombreux aliments comme le pain, les pâtes, les céréales et les pâtisseries. Optez pour des substituts sans blé comme les farines de riz, de maïs ou de quinoa.
Les sulfites : ce sont des conservateurs utilisés dans le vin, les fruits secs et les charcuteries. Vérifier les étiquettes des produits alimentaires pour détecter leur présence.
Graines de sésame : elles sont de plus en plus utilisées dans l’alimentation, notamment dans les pains, les sauces et les pâtisseries. Lisez attentivement les étiquettes des produits alimentaires.
Comment prévenir et traiter l’allergie alimentaire ?
Si vous pensez être allergique à un aliment, consultez votre médecin traitant. Il vous orientera si nécessaire vers un allergologue (médecin spécialiste des allergies). En effet, l’expertise de ce médecin est indispensable pour préciser le diagnostic d’allergie alimentaire.
Le dépistage apparaît aujourd’hui comme le moyen le plus efficace de traiter l’allergie alimentaire. En l’absence de traitement médical, il n’existe pas d’autre solution que de proscrire la consommation des aliments allergènes et donc de les connaître. L’éviction alimentaire est établie en concertation avec l’allergologue.
Le diagnostic, parfois délicat à confirmer, est établi au cours d’un bilan allergologique en plusieurs étapes :
Enquête alimentaire :
Le médecin vous interroge en détail sur :
Tests cutanés d’allergie alimentaire
Des tests cutanés (consistant à mettre des allergènes en contact avec la peau) sont utiles pour le diagnostic.
Les prick tests à lecture immédiate permettent de trouver l’allergène en cause dans l’allergie. À partir des données recueillies lors de l’interrogatoire, le médecin dépose des gouttes de chaque allergène suspecté sur la peau. Il pique à travers la goutte pour la faire légèrement pénétrer. La réaction provoquée est évaluée au bout de 15 minutes en mesurant la rougeur et le gonflement qui en résultent.
Dosage sanguin des IgE spécifiques
Si le prick test n’est pas réalisable ou n’est pas concluant un dosage des IgE spécifiques peut être prescrit.
Le dosage sanguin des immunoglobulines E spécifiques à un allergène alimentaire définit le ou les allergènes en cause. Les Ig E sont produites par le corps lors d’une réaction allergique. Leur dosage permet donc de préciser le ou les allergènes en cause mais aussi de suivre l’évolution de l’allergie alimentaire. Ainsi, la décroissance du taux d’IgE suggère l’acquisition d’une tolérance de l’allergène par l’organisme.
Que faire si vous êtes allergiques à un aliment ?
Si vous souffrez d’une allergie alimentaire, vous vous posez peut-être certaines questions sur votre allergie. Si vous avez besoin de conseils pour adapter vos habitudes au quotidien, pensez à demander des explications détaillées à votre médecin traitant (médecin généraliste ou pédiatre) ou à votre allergologue.
Par ailleurs, si vos symptômes allergiques réapparaissent ou s’il existe un risque de récidive, soyez vigilant au quotidien.
Suivez le régime alimentaire et le traitement préconisés après le bilan de l’allergologue et pensez à noter quels aliments ou substances semblent déclencher de nouveau les symptômes, le cas échéant.
Étudiez attentivement l’étiquetage des produits industriels. La présence d’ingrédients ou additifs scientifiquement identifiés comme allergènes y est obligatoirement précisée. Sachez toutefois que les indications de l’étiquette ne sont pas forcément exhaustives. En effet :
Si vous mangez des produits préparés non industriels et non emballés (pâtisseries, sandwiches, plats préparés à emporter…), soyez vigilant car il est difficile de connaître les ingrédients.
Au restaurant, lisez attentivement la carte et signalez votre allergie au personnel.
Quelques conseils pratiques peuvent vous aider au quotidien : redoubler de vigilance en cas d’antécédents familiaux, consulter en cas de doute un allergologue, lire les étiquettes et ne pas hésiter à appeler le service consommateur de l’industriel.
Que faire en cas d’urgence liée à une allergie alimentaire ?
Si vous présentez une allergie marquée à un aliment, votre médecin vous a peut-être prescrit un kit de soins d’urgence. Cette trousse contient une dose auto-injectable d’adrénaline (substance augmentant le rythme cardiaque et la pression artérielle, et dilatant les bronches). Elle s’utilise en cas de choc anaphylactique, sans attendre les secours.
Si vous possédez ce type de trousse d’urgence :
Une surveillance médicale s’impose après toute injection d’adrénaline. Une prise en charge hospitalière est donc nécessaire si vous avez utilisé votre trousse d’urgence. Ce suivi permet en outre d’étudier l’évolution de votre allergie alimentaire pour adapter si nécessaire votre traitement.
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