Votre inscription à notre newsletter a bien été enregistrée.
Le placebo est un médicament qui ne comprend aucune substance active, c’est pourquoi il est aussi appelé « faux médicament ». Comment un simple sirop ou une gélule composés de sucre, d’amidon ou de farine pourraient-ils alors produire un véritable effet thérapeutique ? Car il est prouvé que la prise d’un placebo peut atténuer fortement certains symptômes comme la douleur ou la dépression : c’est ce qu’on appelle « l’effet placebo ». Voyons s’il peut être réellement efficace ou si au contraire tout ne se joue que dans la tête.
Comment les placebos sont-ils utilisés ?
Les placebos sont avant tout utilisés lors d’essais thérapeutiques, afin de comparer les effets d’un médicament testé avec ceux d’un médicament inerte. Certains « cobayes » participant à des études en laboratoire vont par exemple essayer un médicament contre le cholestérol, tandis que d’autres vont, sans le savoir, avaler de simples gélules sans propriété médicamenteuse. Les chercheurs vont ainsi pouvoir déterminer l’efficacité du nouveau médicament et vérifier ses éventuels effets secondaires.
Le placebo est également parfois prescrit en milieu médical ou hospitalier. Il s’agit alors le plus souvent de rassurer des patients difficiles à gérer, dans des cas par exemple de douleur, d’insomnie ou d’anxiété.
Qu’est-ce que l’effet placebo ?
L’effet placebo est un procédé thérapeutique qui consiste à observer l’amélioration d’un symptôme psychologique ou physiologique chez un patient, après lui avoir administré un médicament ou un vaccin sans substance active. Tous les médicaments et les vaccins contiennent en effet des substances actives, c’est-à-dire des ingrédients chimiques ou naturels ayant un effet bénéfique prouvé. Le « placebo pur » est en revanche parfaitement inactif et sans goût : il peut être composé de lactose, d’amidon, de sucre ou de mie de pain, par exemple. On parle aussi de « placebo impur » lorsque le produit contient des principes actifs, mais sans rapports avec l’usage thérapeutique concerné (vitamine C pour combattre la fatigue, par exemple).
L’effet placebo est déclenché par la confiance du patient qui est en quelque sorte trompé, mais qui est certain d’avoir absorbé un médicament qui va l’aider à se sentir mieux. On a aussi constaté que certaines personnes pouvaient être conscientes d’avoir utilisé un placebo, et en ressentir quand même les effets bénéfiques.
Comment fonctionne l’effet placebo ?
Le mode d’action de l’effet placebo est mal connu car il agit différemment d’un individu à l’autre, et peut même être d’efficacité très variable entre deux prises chez un même patient. Son effet peut dépendre de l’état d’esprit du patient, du pouvoir de conviction du médecin ou du mode d’administration (un patient pouvant mieux réagir à un placebo vaccin qu’à un placebo comprimé, par exemple, parce que la solution injectable lui parait plus efficace que la voie orale).
L’effet du placebo répond à deux mécanismes psychologiques bien connus qui sont le conditionnement et la suggestion. Le conditionnement est le fait d’associer le médicament prescrit par le médecin à la guérison, tout simplement parce qu’on s’est habitué à prendre des médicaments tout au long de sa vie et qu’ils ont été efficaces. La suggestion est liée au discours du médecin qui nous assure que le médicament prescrit va faire effet et que l’on va se sentir tout de suite mieux après.
L’effet du placebo n’est cependant pas seulement psychologique (phénomène de « pensée positive ») : il correspond à une réalité biologique. Il déclenche en effet dans le cerveau la production de molécules thérapeutiques telles que la dopamine (l’hormone du plaisir qui améliore l’humeur) et l’endorphine (l’hormone anti-stress qui réduit la douleur).
Si le placebo ne peut en aucun cas traiter les cas graves, il peut en revanche améliorer les symptômes cliniques dont l’appréciation est subjective, comme la douleur et la fatigue. On estime ainsi que le placebo produit des effets sur la santé d’environ 30% des patients.
L’une des théories les plus courantes est que l’effet placebo est d’autant plus efficace que les attentes de son effet sont fortes et ne demandent qu’à être comblées. Le même placebo peut provoquer une accélération du pouls si on vous le propose comme stimulant, ou provoquer l’endormissement si on vous affirme qu’il s’agit d’un somnifère.
Un placebo peut aussi provoquer des effets secondaires indésirables, tels que des maux de tête ou des symptômes gastro-intestinaux, si le patient associe ces symptômes à la prise de médicament : c’est ce qu’on appelle « l’effet nocebo ».
L’effet placebo est aujourd’hui bien documenté même s’il garde encore une partie de son mystère. Prescrire un placebo est au fond inoffensif, et certains médecins le recommandent même lorsqu’un effet indésirable risque de prendre le pas sur l’effet thérapeutique. Il ne doit cependant jamais remplacer un véritable traitement médical : mieux vaut se concentrer sur des soins utiles qui ont fait leur preuve pour traiter de vraies pathologies.
Autres articles
Aides Aux Aidants
Avis d’expert