Masques de protection : faisons le point

Le port d’un masque de protection, obligatoire dans les transports en commun et dans certains magasins, est vivement recommandé pour toute sortie dans l’espace publique. Ces masques jetables ou lavables permettent de limiter la propagation du coronavirus à l’origine de la maladie Covid-19. A quoi servent-ils réellement ? Quel masque choisir ? Comment le porter ? Faisons le point pour apprendre à bien nous protéger, surtout en ce moment durant la période de déconfinement.

 De quoi protègent-ils ?

Contrairement aux idées reçues, les masques de protection servent au moins autant à protéger les autres qu’à se protéger soi-même. Le coronavirus étant asymptomatique, il est possible d’en être porteur sans manifester aucun symptôme clinique (tel que fièvre, perte de l’odorat ou difficultés respiratoires). Un malade peut donc être extrêmement contaminant sans même s’en rendre compte. C’est pour cette raison que l’Académie nationale de médecine a déclaré que nous devions tous nous considérer comme potentiellement porteur du virus et donc contagieux.

Bien sûr, le masque de protection sert aussi, mais dans une moindre mesure, à nous protéger du virus qui peut être transmis par voie aérienne (lorsqu’une personne proche de nous tousse, éternue ou parle, tout simplement). Il a un effet barrière qui empêche partiellement le pasue des particules virales, mais il n’est pas infaillible.

 Quels sont les différents types de masque ?

Il existe deux catégories de masques : les lavables et les jetables. Et, pour chacune de ces catégories, plusieurs types de masque possédant des niveaux de filtration variables.

• Les masques jetables

 Les masques de type FFP2 ou FFP3 comportent un dispositif de filtration qui filtre l’air inhalé et rejeté par le porteur. Ces masques ont une durée de vie estimée entre 3 à 8 heures. Ils servent surtout à se protéger des postillons et des gouttelettes émises par les personnes infectées. Ils se présentent le plus souvent sous forme de coque ou de « bec de canard ». Ils se portent assez serrés et sont plutôt contraignants (inconfort thermique et respiration difficile). Ce sont les masques qui protègent le mieux des contaminations extérieures.

Les masques FFP2 et FFP3 filtrent 95% des petites particules.

Les masques chirurgicaux sont des masques légers, généralement bleus ou blancs, et à trois plis. Ce sont les masques que l’on voit le plus souvent autour de nous car ils sont pratiques et qu’il est désormais facile de s’en procurer. Ils ont une durée de vie de 4 heures maximum et ils doivent être jetés aussitôt souillés ou mouillés. Ils évitent la projection des gouttelettes vers l’extérieur mais aussi d’en recevoir. Ils empêchent moins le passage des particules fines en suspension dans l’air que les masques FFP2 et FFP3. Ils ont cependant l’avantage de constituer un geste barrière en nous empêchant de toucher directement notre bouche ou notre nez avec la main.

Les masques chirurgicaux filtrent entre 60% et 80% des petites particules.

• Les masques lavables en tissu

Les masques en tissu sont des masques grand public moins filtrants que les masques FFP ou les masques chirurgicaux. Ils permettent d’éviter les postillons mais ne sont ni étanches ni imperméables. Ils ont l’avantage d’être réutilisables à condition d’être lavés à 60° après chaque utilisation. Ils peuvent être lavés entre 10 et 20 fois sans perdre de leur efficacité. Les masques en tissu doivent idéalement être composés d’un tissu 100% coton pour l’intérieur et 100% polyester en doublure.

L’efficacité du masque en tissu peut être améliorée en insérant un filtre (par exemple à charbon actif) entre le tissu intérieur et la doublure afin de mieux filtrer l’air ambiant.

Les masques en tissu filtrent entre 30% et 40% des petites particules.

Sachez enfin que les visières protègent bien le visage des grosses gouttelettes (toux ou éternuements) mais qu’elles ne peuvent stopper les particules en suspension dans l’air, contrairement aux masques respiratoires.

 Comment utiliser son masque ?

Lavez-vous soigneusement les mains avant de mettre votre masque qui doit bien couvrir le nez, la bouche mais aussi le menton. Il est parfois possible de l’ajuster en pinçant la barrette métallique au niveau du nez. Le bord rigide doit être placé vers le haut. Votre masque ne doit jamais être retiré du visage (ni glissé même provisoirement sur le front ou sous le menton). Après usage, il doit être retiré par les élastiques afin de limiter les risques de contamination. Les masques jetables doivent être aussitôt jetés dans une poubelle munie d’un sac plastique.

Comme le rappelle l’AFNOR (l’Association Française de Normalisation), le dispositif « masque barrière » est destiné à compléter les gestes barrières et les règles de distanciation sociale. Le lavage fréquent des mains au savon ou au gel hydroalcoolique reste le geste le plus essentiel car un risque de transmission indirecte existe toujours.