Votre inscription à notre newsletter a bien été enregistrée.
L’apparition d’hallucinations chez les personnes âgées est un effet secondaire relativement courant provoqué par certaines maladies liées à l’âge. Tout comme les phénomènes de délires ou de paranoïa, les hallucinations surviennent entre autres chez de nombreux patients atteints de la maladie d’Alzheimer, et la compréhension de ces événements est un élément essentiel du traitement et des soins. Contrairement aux troubles délirants, qui prennent la forme d’idées étranges sans liens logiques, les hallucinations sont avant tout sensorielles. Quelles en sont les causes, comment se comporter et surtout comment les traiter ?
Comment se produisent les hallucinations ?
Les hallucinations sont définies comme « la perception pathologique incontrôlable de faits ou d’objets qui n’existent pas, mais qui ont l’apparence de manifestations réelles, en l’absence de stimulus extérieur ». Les hallucinations sont donc de fausses perceptions d’expériences sensorielles.
Les mécanismes neuropsychologues des hallucinations sont complexes. Certaines sont d’ailleurs normales et sans conséquence, comme par exemple lorsqu’on tombe de sommeil ou qu’on est en train de se réveiller. La plupart des hallucinations sont cependant provoquées par une affection au niveau du cerveau (maladie dégénérative ou affection du système limbique, le plus souvent).
Les hallucinations peuvent affecter la vision, l’odorat, le goût, l’ouïe ou les sensations corporelles.
Les hallucinations visuelles consistent à voir des choses qui ne sont pas là, comme des objets, des formes abstraites, des personnes ou des lumières. Vous pouvez par exemple voir un chat qui n’est pas dans la pièce, ou toute une scène de vie qui n’existe pas.
Les hallucinations olfactives touchent le sens de l’odorat. Vous pouvez ainsi sentir une odeur désagréable lorsque vous vous réveillez au milieu de la nuit ou croire que votre corps sent mauvais quand ce n’est pas le cas. L’hallucination olfactive peut aussi être agréable (odeur des fleurs, plat cuisiné…).
Les hallucinations gustatives sont similaires aux hallucinations olfactives, mais elles impliquent le sens du goût au lieu de l’odorat. La perception est souvent étrange ou désagréable (goût métallique, d’essence, d’ammoniaque…).
Les hallucinations auditives font partie des types d’hallucinations les plus courants. Vous pouvez entendre plus ou moins clairement des voix chuchotées ou fortes mais aussi des musiques, des bruits de pas, des sifflements, des bruits répétés de clic ou de tapotement.
Les hallucinations tactiles sont très variées : elles peuvent être élémentaires (sensation de chaud, de froid, d’humidité, de brûlure…) ou bien plus élaborées (impression que l’on vous touche la peau, voire qu’un insecte rampe à l’intérieur de votre peau).
En dehors de ces hallucinations psychosensorielles, on peut également citer les hallucinations psychiques : voix intérieure, impression d’être contrôlé ou pensées imposées.
Les principales causes d’hallucination chez la personne âgée
Alors que des maladies comme la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson et même le cancer peuvent provoquer des hallucinations visuelles, bon nombre des causes les plus courantes d’hallucinations chez les personnes âgées ne sont pas réellement dues à un trouble ou à une maladie mentale, mais proviennent de traitements ou de symptômes de la maladie.
Un sommeil trop court ou perturbé peut amener à se déconnecter de la réalité (généralement temporairement), ce qui peut provoquer des hallucinations.
Une personne gravement déshydratée peut ressentir de la confusion, de la désorientation puis des hallucinations.
L’épilepsie, provoquée par l’hyperactivité d’un groupe de neurones dans le cerveau, peut entraîner des hallucinations auditives ou visuelles selon la zone du cerveau touchée.
Les personnes âgées dont l’ouïe se dégénère souffrent souvent d’hallucinations auditives, car la dégénérescence des cellules auditives produit de fausses réponses sensorielles. Les personnes ayant une déficience visuelle ont aussi souvent des hallucinations de type « syndrome de Charles Bonnet » causées par une vue défaillante. La dégradation des nerfs corticaux fait apparaître des formes, des couleurs et des scènes complexes (visages, enfants, fragments d’images…) qui ne sont pas vraiment là.
Les hallucinations qui surviennent chez les personnes âgées atteintes de démence ou de la maladie d’Alzheimer sont dues à des changements dans le cerveau résultant de la maladie elle-même. Ces hallucinations peuvent être dramatiques et extrêmement réalistes, dans la mesure où les victimes se retrouvent souvent à essayer de communiquer avec des personnes qui ne sont pas là.
Comment faire face aux hallucinations d’un proche âgé ?
Assurez-vous d’abord que votre proche est en sécurité et restez calme car certaines hallucinations peuvent être extrêmement effrayantes. Il est souvent délicat d’agir face aux hallucinations d’un proche car celui-ci est certain d’entendre, de voir ou de ressentir des choses qui n’existent pas. Tenter d’imposer la réalité aux personnes âgées souffrant d’hallucinations est généralement contre-productif et ne fera que provoquer frustration et colère. Commencez donc par reconnaître ce qu’il ressent et cherchez à comprendre ce qu’il traverse.
Faites preuve d’empathie et comportez-vous d’abord comme si l’hallucination est réelle pour agir en douceur. N’oubliez pas que certaines hallucinations peuvent aussi être réconfortantes (odeur agréable, musique douce, visage d’enfant…) et avoir une fonction thérapeutique.
Un contact physique calme et réconfortant peut être d’une grande aide, comme une caresse douce ou une main sur le dos. Un geste calme et répété suffit souvent à rediriger l’attention de la personne vers le réel et à réduire ou supprimer l’hallucination. De même, un changement d’environnement, qu’il s’agisse de changer de pièce ou de se promener, peut être extrêmement positif.
Modifier l’ambiance d’une pièce peut également aider, par exemple en atténuant la lumière, en enlevant un meuble ou un allégeant la pièce pour supprimer les ombres, les reflets ou les distorsions susceptibles de déclencher des hallucinations. Les miroirs et les surfaces réfléchissantes peuvent également être le catalyseur d’hallucinations, convaincant un patient atteint de démence qu’il voit des étrangers ou des personnes qui ne sont pas là.
Les hallucinations causées par des conditions temporaires, telles qu’une forte fièvre, une déshydratation sévère ou une infection, disparaîtront une fois que la condition sous-jacente aura été traitée. Dans le cas d’hallucinations désagréables et répétitives susceptibles de créer de l’anxiété et même des accidents, comme un risque de chute, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel.
Certains médicaments et thérapies peuvent aider à traiter les hallucinations chez les personnes atteintes de maladies chroniques. Les médicaments antipsychotiques peuvent aider à réduire la fréquence et la gravité des hallucinations chez les personnes atteintes de troubles du spectre de la schizophrénie, de trouble bipolaire et de trouble dépressif majeur avec des caractéristiques psychotiques. La stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) peut réduire les hallucinations auditives qui ne répondent pas aux médicaments antipsychotiques. Les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase peuvent réduire les hallucinations chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, de la maladie de Parkinson et de la démence à corps de Lewy.
Soutenir un être cher qui souffre d’hallucinations n’est jamais facile. Rejoindre un groupe de soutien peut aussi aider à se sentir moins seul, à mieux comprendre les hallucinations et à y faire face plus sereinement en cas de besoin.
Autres articles
Aides Aux Aidants
Avis d’expert